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Les îles de Saloum au Sénégal

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Classée au patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO, la région du Sine Saloum est l’une des plus belles régions du Sénégal. A environ trois heures de routes de Dakar, elle émerge en faune et flore sauvage, dans les méandres des fleuves Sine et Saloum.

Le Parc national du delta du Saloum

Là où le Sine et le Saloum se rencontrent naît le delta du Saloum, sur 76 000 ha de marais et de mangrove. C’est là que le Parc national du delta du Saloum a été créé, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, et classé Reserve de Biosphère.

L’eau est reine, et creuse un labyrinthe de marécages et de mangroves. Au fil de l’eau douce des méandres des fleuves et l’eau salée des bolongs, on se promène sur les pirogues entre les palétuviers, sur la piste d’une multitude d’îles et d’îlots.

Ils sont le sanctuaire d’une faune et d’une flore protégée. Hérons, Flamands roses, Martin-pêcheurs, Calaos… Le site est classé Ramsar, protégé par une convention comme zone humide où habitent les oiseaux d’eau. Très poisonneuse, la région est aussi semée de villages de pêcheurs – Palmarin, Simal, Djilor… – , l’activité économique principale du Sine Saloum : pour la richesse de ses eaux, le delta est l’une des plus grandes concentrations d’espèces de poissons au monde.

Les dauphins et les lamentins ne se rencontrent qu’au plus près de la mer, et sur la terre ferme, on voit courir les phacochères et les hyènes, des tortues et des varans. Les singes Pata peuplent la cime des arbres.

Fadiouth, l’île aux coquillages

L’île de Fadiouth se situe à l’extrémité du village côtier de Joal, le lieu de naissance de Léopold Sédar Senghor, et important port de pêche traditionnelle.

Au cœur de la lagune, le sol sableux peu profond et les nutriments charriés par les fleuves et leurs alluvions en fond une « pouponnière » idéale pour les patelles, les moules, les huîtres, des arches… Ramassés par les populations littorales depuis la nuit des temps, les coquillages vides ont été amassée, recouvrent l’île de Fadiouth.

Fadiouth est reliée à Joal par une passerelle de bois, longue d’environ 500 m. La majeure partie de l’activité des habitant se trouve à Joal, Fadiouth rassemble surtout des habitations. Comme Mar Lodj, les religions coexistent en paix, et il n’est pas rare d’assister à des cérémonies mixtes, entre chrétiens – en nombre majoritaire sur l’île – et musulmans. Comme dans tous les petits villages, tous se connaissent et se rassemblent, notamment lors des enterrements au cimetière mixte.

Au bord de l’eau, on retrouve les traditionnels greniers à graines, sur pilotis.

L’île de Mar Lodj

Au cœur du delta se trouve l’île de Mar Lodj. On y embarque en partant de Ndangane, et l’on y circule en pirogue ou en charrette. Il y a peu de sites à visiter, à part la petite église ronde, sa Vierge noire et sa fresque : on vient à Mar Lodj pour savourer le calme, l’authenticité, les beautés de la nature et pour déguster le poisson tout juste pêché et grillé au barbecue.

Sur l’île se trouve également les trois arbres sacrés, mystérieusement entrelacés : un fromager, un ronier et un caïlcedrat s’enlacent depuis des siècles, et rassemblent les plus anciennes croyances des habitant, les Sérères. Les trois arbres en un seul symbolisent surtout la coexistence religieuse plus que paisible entre ses habitants, chrétiens, animistes et musulmans. Des offrandes lui sont très souvent rendues, ainsi que des sacrifices, et par une femme de chacune des religions.

Hormis la pêche, l’activité principale des habitants de l’île est l’élevage de zébus, et l’agriculture : le mil, le maïs et les arachides sont stockés dans de petites cases sur pilotis, plantés dans la mangrove. On peut voir ces greniers traditionnels dans le village de Marfafaco.

Les fêtes de villages sont souvent l’occasion de match de lutte traditionnelle : les Sérères en sont de grands joueurs, et organisent souvent des rencontres inter-villages et des championnats.

L’île aux oiseaux

Près de Mar Lodj se situe une petite île habitée exclusivement par une multitude d’espèces d’oiseaux. Plus qu’une seule île, c’est surtout un ensemble de petits îlots faits de mangrove, avec, de-ci de-là, quelques baobabs qui dominent. Sterne, mouettes, goëlands, aigrettes, martin-pêcheurs, héron, barges… le bruit peut être assourdissant ! Pour le respect de leur tranquillité, mieux vaut éviter de mettre le pied à terre, l’île se visite en pirogue.

Sipo et L’aire marine de Keur Bamboung

La toute petite île de Sipo est une référence en termes de tourisme solidaire, avec un restaurant communautaire, un village artisanal et le développement de l’autosuffisance alimentaire, grâce à la culture maraîchère traditionnelle.

Elle est aussi la porte d’entrée vers l’aire marine protégée communautaire du Bamboung, un sanctuaire de 6800 ha au cœur de la réserve de biosphère du Delta du Saloum.