Les châteaux de La Havane
Etablie en 1519 par les conquistadores Espagnols, la ville de Havane s’est développée autour de forts militaires. Les ruelles de la vieille ville portent l’emprunte des siècles de colonisation espagnole, avec ses arcades, colonnades et balcons, ornements en fer forgé… et les châteaux qui l’entourent sont nombreux. Ils appartiennent au caractère authentique de La Havane et sont classés au Patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO.
Le château de la Real Fuerza
Le Castillo de la Real Fuerza a été érigé en 1558, à l’entrée de la baie de La Havane, à l’emplacement des premières constructions de la Havane. C’est l’un des plus anciens bâtiments militaires en pierres construit sur tout le continent américain, et fut l’une des places fortes défensives des espagnoles sur les Caraïbes.
Aujourd’hui, le château de la « Force royale » porte le symbole de la Havane, la girouette Giraldilla, en haut de la tour de l’Espérance. Il abrite un musée des armes et de la défense, ainsi que les archives et la Bibliothèque nationale.
Le château del Morro
A l’entrée du canal qui mène jusqu’à la baie, le Castillo de los Tres reyes del Morro a un rôle défensif plus assuré. Il vient renforcer le système de fortification protégeant la Havane, en tant que poste de vigie. Il fut construit à la fin du XVIe, puis amélioré par touches successives. Dans la bataille de 1752 contre la flotte britannique, ses murs de trois mètres d’épaisseur ne lui furent d’aucun secours. Après un siège, une invasion, puis la mort de ses gardiens, les Anglais occupèrent le fort pendant 11 mois. Il servit ensuite de monnaie d’échange contre la Floride.
Sa tour principale devint un phare, qui est aujourd’hui le plus ancien phare de Cuba : il guide toujours les bateaux approchant la Havane. Le fort abrite une exposition permanente sur les phares qui succède à une école de gardiens de phares. De la tourelle, la vue sur les douves est spectaculaire.
Le parc qui entoure le fort est quant à lui le lieu de nombreux événements culturels et festifs.
Le château de San Salvador de la Punta
En face du Castillo de los Tres reyes del Morro se dresse le Castillo de San Salvador de la Punta, protégeant de son côté l’embouchure du canal. Au XVIe et XVIIe, une chaine était tendue entre les deux forts pour fermer l’entrée au navire dès la nuit tombée.
Entre XVIe et le XVIIe siècle, sa construction connu quelques aléas… Aujourd’hui, son musée permet de découvrir l’histoire de la colonisation espagnole en mer Caraïbes, avec des modèles réduits et maquettes témoignant de l’importance de la flotte de l’époque, ainsi que de nombreux documents racontant l’esclavage.
La forteresse de la Cabaña
La fortaresa de San Carlos de la Cabaña fut construite après le départ des anglais, pour renforcer une fois de plus la défense de la ville, en 1763. Egalement placée sur le canal, elle couvre l’entrée sur la vieille ville de ses 700 m de longueurs.
Elle protégea la ville pendant plusieurs siècles, avant de devenir une prison pendant le régime de Batista – 1952-1959 – puis après la révolution cubaine de 1959, sous le régime de Castro. Elle fut alors le lieu de nombreux procès et d’exécutions.
Le château de Santo Domingo de Atarès
Comme la forteresse de la Cabana, le castillo de Santo Domingo de Altarès fut érigé après la défaite face aux Anglais, sur les hauteurs de la ville, au XVIIIe siècle. Du haut de la colline de Soto, le site laisse une vaste vue sur la baie, et permettait de communiquer avec les villes voisines, au sud de la Havane.
Son plan en hexagone, ses tours de gardes, ses toits plats et sa caserne voutée sont un témoignage de l’architecture militaire type du XVIIIe siècle. Classé, il doit encore être restauré. Il abrite aujourd’hui le siège de la Police nationale révolutionnaire.
Le château del Principe
Erigé pendant la deuxième vague de constructions, après l’occupation britannique, le Castillo del Principe s’élève d’un petit tertre, le Loma de Arostegui, à l’extérieur des fortifications de la vieille ville. Il permet d’avoir une large vue sur la ville.
En forme de pentagone, il est semé de fossés, galeries et de souterrains menant vers d’autres postes de gardes : les rues de l’actuelle Havane comme l’avenue de Los Présidentes, près de l’Université, en garde les traces, en brique rouge.
Son tracé rejoint la Quinta de los molinos, la résidence des chefs militaires de la guerre d’indépendance cubaine. Fontaines, bassins, jeux d’eau… elle était relié au système d’irrigation par aqueduc de La Havane, mis en place durant la période coloniale. Aujourd’hui, la Quinta est devenue un majestueux jardin botanique aux accents cubains authentiques.
