
Les plus jolies tenues traditionnelles créoles
Aujourd’hui encore, la garde-robe créole est marquée d’histoire, et reste très influencée par les tenues traditionnelles, héritées du XVIIe siècle.
Métissages
Comme la culture créole, les costumes des Antilles sont témoins d’un métissage social et culturel. Les costumes traditionnels sont nés au XVIIe siècle, alors que les vêtements des esclaves les distinguaient de ceux des colons. Chemises, jupes, cotonnades… les esclaves prenaient grand soin de leurs habits, et parvenaient à se confectionner des tenues sur le modèle de celles de leurs maîtres. Associés aux bijoux typiques, les tenues étaient complètes.
Le Madras est l’emblème de la libération des esclaves. Originaire d’Inde, il est un tissage de soie et de coton, chic et confortable : il compte parmi les premières possessions auxquelles pouvaient prétendre les esclaves. Ses carreaux vifs et colorés s’associent avec le blanc du lin ou du coton, dans presque toutes les tenues.
Les robes
La « Rob di chan’m » est directement inspirée des robes de chambres des maîtresses de maison venues d’Europe. Large, en coton, elles couvrent tout le corps.
Pour la vie quotidienne, au plus simple, la gaule est portée par toutes. En coton blanc ou à carreaux, le tissu distingue l’origine sociale de celle qui la porte. Tous les jours se porte aussi la douillette, aux couleurs vives, fleurie ou à carreaux.
Si la « rob di chan’m », la douillette ou la gaule se croisent aujourd’hui rarement, il est courant de voir encore de belles jupes-chemises : la grande chemise brodée et d’un blanc éclatant couvre une jupe de Madras, sous laquelle dansent les dentelles d’un jupon.
Pour les fêtes, la tradition veut que les femmes se parent de la grande robe, taillée dans un tissu coloré, parfois brillant, et portée sur un jupon.
Bijoux et foulards
Porté en couvre-chef, le foulard joue un rôle central : lorsque les esclaves et affranchis avaient l’interdiction de porter un chapeau, il est devenu un symbole de l’affranchissement. Suivant sa forme, il disait beaucoup sur la situation sociale de sa propriétaire.
En Martinique, le pliage du foulard porté en couvre-chef témoigne d’un grand-savoir-faire, et peut signifier de nombreuses choses, notamment la situation amoureuse de celle qu’il coiffe. On le plie simplement pour tous les jours, la « tête calendée » reste réservée aux grandes occasions.
Les bijoux racontent quant à eux l’histoire des esclaves, comme la chaîne de forçat, et s’inspirent des influences africaines dans les formes, les dessins et les gravures.