
La lutte sénégalaise
Assister à un combat de lutte sénégalaise, c’est saisir sur le vif la culture sénégalaise, emprunte d’une tradition religieuse, de danse, de combat, de musique.
Les meilleurs guerriers
A l’origine, les combats de lutte opposent deux villages, rassemblés autour de leurs guerriers, à la fin de la saison des pluies, lorsque les pêches et les récoltes furent abondantes. C’est une fête, où chacun montre sa force et mesure son adresse. Le village gagnant repart avec des récompenses : bétail, part de la récolte… La lutte sénégalaise est une tradition des peuples sérères comme les Sines, les Lébous ou les Wolofs.
Avec le temps, la lutte sénégalaise devient davantage un sport de frappe et se professionnalise. Aujourd’hui, les écuries s’opposent et non plus les villages.
Le jeu de combat, de danse et de rythme
Dans un cercle délimité par des sacs de sable, les joueurs luttent et se mesurent l’un à l’autre : le but est de faire coucher son adversaire sur le dos, de lui faire perdre l’équilibre de sorte qu’il s’appuie au sol par les deux pieds et les deux genoux, ou de le faire sortir du cercle. Le combat dure deux fois dix minutes.
Chaque combat est une mise en scène riche de chants et de danse. Pour galvaniser les lutteurs et pour intimider l’adversaire, les griots attitrés des guerriers, chantent leurs prouesses – Baccou- et dansent au rythme du tam-tam, c’est le N’dawrabrin. Les femmes dansent pendant toute la durée du combat.
La mystique est aussi présente : les marabouts accompagnent les combats de leurs incantations et de leurs sorts. Ils protègent les guerriers et isolent les mauvais génies. Leurs rituels commencent avant chaque match, et ils parent leur combattant de vêtements et de gri-gri pour leur porter chance. Cette part de tradition a été conservée et se retrouve de manière très prégnante dans les stades, et non plus seulement dans les villages. Les entrainements des équipes sont à la fois sportifs et rituels.
Pour voir les plus beaux combats
Tout au long de l’année, les plus grandes chaînes de télévision diffusent les combats de lutte qui mettent en scène les stars nationales. Sponsors, publicités, médiatisation… la lutte est présente partout et en permanence.
Mieux que sur écran, les grands matchs se vivent en direct, avec une foule déchaînée. Avec une quarantaine d’équipe présente en Sénégal, le stade Demba-Diop est rapidement rempli. Et ne manquez pas le grand tournoi annuel du 1er janvier !
Crédit photo : Pierre-Yves Beaudouin /