Paris-Dakar, la légende des grands espaces africains

Parmi les rallyes les plus célèbres du monde, le Paris-Dakar a vécu en Afrique une histoire riche en péripéties. Le désormais « Rallye Dakar » a traversé l’Atlantique pour se dérouler aujourd’hui dans les déserts d’Amérique du Sud. Son inspiration reste la même : toujours plus loin au cœur des grands espaces.

Parcourir une nature sauvage, rencontrer les populations et les cultures, aller toujours plus loin dans l’extrême : le Paris-Dakar s’est construit autour des valeurs de l’aventure. Il réunit les passionnés de sports automobiles et mécaniques autour d’un esprit de partage et d’entraide dans le défi. En auto, à moto, en quad ou en camion, les quelques 700 participants parcourent un continent dans une course d’orientation de renommée mondiale. Les nationalités se croisent, les liens se nouent face à l’adversité. Le Dakar est une grande aventure humaine, à découvrir sur place.

L’environnement : 100 % nature, 100 % extrême

La beauté du désert libyen est à l’origine de la course. En 1977, le coureur Thierry Sabine se perd à moto en Lybie, il est sauvé in extremis, et reste ébloui par l’immensité sauvage. Dès son retour, il imagine une course qui partirait d’Europe pour rejoindre Dakar en passant par Alger et Agadez, au Niger. Sa devise sera « une défi pour ce qui partent, un rêve pour ceux qui restent ». Paris sera le point de départ, pour bénéficier d’un maximum de retombées médiatiques. La première édition eu lieu en 1979.

Aujourd’hui encore, la nature et les grands espaces font le rallye. Le désert est d’une grande richesse de paysage, de tracés, mais aussi de difficultés. Venant du Sahel et du Sahara, l’Harmattan est un vent chaud, sec et chargé de poussières et de sable, il rend la course difficile sur la totalité du trajet africain. Il efface les traces et déplace les dunes. Il fait de la course un vrai défi d’endurance. En 1983, le désert de Ténéré, « le désert des déserts » au Niger fait valoir ses droits et perd 40 concurrents dans une tempête de sable. Tout le monde sera retrouvé saint et sauf.

Pour l’édition 2015, en Amérique du Sud, les coureurs ont retrouvés les dunes du désert d’Ica, dans la région de Pisco au Pérou. Les contours des grands espaces varient, les paysages changent, et la course est monté jusqu’à l’altiplano Bolivien à quelques milliers de mètres d’altitude. Les conditions atmosphériques se gâtent et viennent encore compliquer la course. Mais les étapes d’Argentine ne sont pas loin, et il y fera très chaud !

Des millions de spectateurs, la grande course touristique

Le rallye raid a toujours été une grande attraction touristique. Tous les ans et depuis sa création, le Paris-Dakar attire des millions de spectateurs. Parcourant de nombreux pays, les fans viennent du monde entier pour voir le passage des véhicules, et se rendent à Dakar pour assister à l’arrivée sur les rives du lac Rose. Les pays traversés profitent de l’événement, et l’économie connait un net rebond. Certaines activités et de nombreux hôtels ne vivent que du rallye, et la décision de quitter l’Afrique de l’Ouest pour l’Amérique du Sud a été une onde de choc pour les pays qui accueillaient la course. Le tourisme lié à la course était une manne.

L’un des sites les plus visités du circuit, le lac Rose reste un incontournable du Sénégal. La course l’a rendu célèbre, faisant connaître sa beauté au monde entier. A deux pas de la ville de Dakar, il s’étend sur 3 km². Sa couleur rose changeante est provoquée par la pigmentation d’une cyanobactérie, liée à la forte concentration de sel. Entouré d’un écrin de dunes, il est un cadre majestueux pour l’arrivée traditionnelle du Paris-Dakar.

Les grands noms du Paris-Dakar

Entre coureurs professionnels de renom et stars du show business, les grands noms se mêlent aux anonymes pour partager la même expérience : face au désert, la célébrité n’offre pas de privilèges.

Les plus grands pilotes ont participés. Le premier champion, Cyril Neveu, remportera en tout cinq victoires à moto. Hubert Auriol, trois fois champion moto, sera directeur du rallye pendant 9 ans. Ari Vatanen, le finlandais, est trois fois vainqueur Auto. La vraie légende du Dakar est Stéphane Peterhansel. Aficionados ou à cent mille lieues des sports mécaniques, son nom est connu de tous. Il bat tous les records avec 11 victoires au total, auto et moto.

Parmi les stars, on compte Johnny Hallyday, Michel Sardou, Caroline et Albert de Monaco… Le Paris-Dakar marque aussi tristement les mémoires, pour son édition de 1986 : Thierry Sabine, l’organisateur du rallye, le chanteur Daniel Balavoine, le pilote François-Xavier Bagnoud, la journaliste Nathalie Odent et le technicien radio Jean-Paul Le Fur perdent la vie dans un accident d’hélicoptère au Mali.

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