Les habitations typiques de Côte d’Ivoire
Parmi les pays africains les plus riches, la Côte d’Ivoire est vivante et mouvante. Les villes s’agrandissent, alors que le pays garde une culture riche de traditions. Grande modernité et traits ancestraux construisent ensemble une large palette architecturale, typique de la Côte d’Ivoire.
Les habitations traditionnelles en terre
Non loin des grandes villes, les villages témoignent d’un savoir-faire millénaire dans la construction des habitations. Majoritairement en terre, les habitations présentent une variété de style et de techniques de construction.
L’habitat typique varie du Nord au Sud, suivant les peuples, les cultures, les croyances. Quel que soit l’endroit et à part sur le littoral, le banco ou « adobe » est la matière première. C’est une terre non cuite et séchée au soleil. Disponible à volonté, modelable, solide, isolante et durable, elle a tout pour plaire : on l’utilise aussi bien pour les murs, les sols, les fondations, les structures…
Dans les régions du centre et de l’Ouest, entre les forêts luxuriantes et la savane aux herbes hautes, on trouve surtout des villages de cases traditionnelles rondes ou rectangulaires, aux murs de terre battis sur une structure en bois. Les toits sont fait de paille, de végétaux séchés qui différent suivant l’endroit. Typique, le village de Mantongouiné est un village traditionnel yakouba, il utilise la paille. Egalement à l’Ouest, les Dida utilisent le palmier raphia, et les Dan, le chaume. Les villes et villages de Danané, Man, Toulépleu, Bangolo sont assez typiques, avec des rues et ruelles plutôt larges. Rectangulaires, les maisons en briques restent présentes, tout aussi sobres. Leur toit de tôle ondulé dénote avec l’unité des cases, elles n’en sont pas moins typiques.
Le Nord de la Côte d’Ivoire est quant à lui influencé par un style soudanais, avec banco et torchis. Assez différent du reste du pays, le Nord a connu de nombreuses migrations de population africaines, des conquêtes militaires, échanges commerciaux qui en font un vaste éventail de styles et de couleurs. On voit s’ériger de véritables forteresses, mosquées, riches demeures de commerçants et de souverain.
Dans le parc national de la Comoé se dresse les villages lobis, où l’habitat ou Soukala constitue de véritables forteresses. La soukala est rectangulaire, aux épais murs de banco, montés par rangs qui se succèdent. Les toits en terrasse sont couverts de palmes serrées puis recouverte d’un mortier de banco. Il y a peu d’ouvertures : elles doivent servir de refuge en cas de conflit. Elles sont regroupées en citadelle, et les familles possèdent plusieurs cases. On retrouve le style parmi les peuples du Burkina Faso comme les Mossi et les Gouroussi.
Non loin du parc national, Kong garde encore les vestiges d’une ancienne et riche ville marchande, mais témoigne surtout du style soudanais, dans sa grande Mosquée du Vendredi. Elle est construite de briques de banco, d’argile mêlée de paille et de terre grasse, avec d’épais renforts et piliers.
Au Sud, les villages du littoral se distinguent encore. Autour de la lagune Ebrié, on trouve quelques maisons de terre, mais les maisons sont pour la plupart faites de végétaux.
L’habitat colonial
Nombreux dans toute la Côte d’Ivoire, les bâtiments coloniaux sont l’héritage d’un passé sous domination française. Les bâtiments administratifs et les institutions en sont encore marqués, comme les maisons d’habitation, qui se distinguent par de très grands toits pentus et débordant pour protéger des pluies abondantes, un sol surélevé contre l’humidité, des galeries le long des façades pour se protéger du soleil, de grandes ouvertures pour bien aérer et sécher l’humidité en saison des pluies.
La ville de Grand-Bassam garde les plus beaux exemples d’habitat colonial. Une balade dans le quartier France laisse voir ce qui fut l’ancienne capitale du pays, un riche comptoir maritime. Les ruines de ce qui fut de somptueuses habitations sont nombreuses, et se mêlent aux petites maisons habitées, plus sobres. De nombreux bâtiments sont classés patrimoine culturel national.
A Abidjan, le quartier du Plateau – cœur administratif, institutionnel et commercial de la ville – s’est développé à partir de 1903, sous la direction du Ministère des colonies de France. Les villages sont déplacés, et la ville européenne s’étend rapidement, sur un plan colonial typique : le quartier et ses résidences nombreuses s’isolent des villages d’autochtones, de par la position entre lagune et camps militaires. Si la ville n’a plus aujourd’hui de beaux exemples d’habitations coloniales, elle préserve quelques bâtiments classés.
Les maisons d’Abidjan et de Yamoussoukro restent loin de l’idée que l’on se fait d’une habitation typique, mais elles restent typiques de l’urbanisation africaine des années 60. Elles ont oublié les petites cases de village pour faire surgir de grands buildings, et style des habitations varient en fonction du développement économique de chaque quartier.
La variété des habitations de Côte d’Ivoire témoigne d’une culture multiple et vivante, à découvrir sur nos pages Destinations :